La
pression cinétique, ou pression de
Daniel Bernoulli (
1700—
1782), est la
Pression résultant des
chocs inélastiques des particules sur la paroi thermalisée. Ce calcul de 1738 en théorie cinétique des gaz est remarquable, car il précède d'un siècle cette théorie, essentiellement initiée par
Clausius en 1857.
Le résultat pour un gaz parfait monoatomique simple est :
où
- p est la pression ;
- U est l'énergie interne du système ;
- V est le Volume du système.
Concrètement, la pression représente les deux tiers de l'énergie volumique (Rappel : le
pascal est homogène à des
joules par
Mètre cube).
Démonstration
il y a deux contributions : celle des particules qui s'
adsorbent en impactant la paroi :
et celle identique des particules qui désorbent en prenant appui sur la paroi :
soit, si l'on appelle <u> la Vitesse quadratique Moyenne, une énergie cinétique
E c 1 = | 1 –– 6 | | N –– V | m u 2 |
en impact, et idem en appui.
Pour la démonstration , on utilisera le Théorème du viriel :
2 < E c > + < viriel > = 0
Ici, la force moyenne dƒ sur l'ensemble des particules du gaz sur un élément dS de surface est df = -p dS. Sommée sur l'ensemble de la paroi S qui enclôt le gaz :
<viriel> = ∫ ∫ | S | (- p OM) dS |
La pression p est homogène, donc sort de l'intégrale ; le reste est classique (1/3 V). Au total, le viriel est négatif bien sûr, et vaut -1/3·pV, soit
On peut aussi se rapporter à la démonstration faite dans l'article Théorie cinétique des gaz > Pression et énergie cinétique.
Longueur de Loschmidt
La longueur de Loschmidt est la distance moyenne séparant deux molécules dans les conditions normales de pression et de température ; elle est définie comme étant la
Racine cubique du volume libre moyen autour d'une molécule. Cette longueur est indépendante du gaz parfait considéré, et vaut
- d = 333 pm.
Voir l'article Gaz parfait.Corrections de covolume de Bernoulli
Dès
1738,
Bernoulli avait compris le rôle de la taille des
atomes : raisonnant sur un
gaz à une dimension - fait de « pailles » de longueur
a - il avait compris que le « volume » réel disponible pour l'ensemble des pailles était non pas la taille
L du segment où elles étaient incluses, mais
L - Na.
À deux dimensions, il comprenait de même que si la surface de chaque disque était s, la surface réellement disponible pour l'ensemble des disques était non pas la surface S du plateau où elles étaient encloses, mais S - 2Ns, pour S assez grand (le facteur 2 sera expliqué plus loin).
Enfin, à 3 dimensions, il avait aussi compris que le volume disponible serait inférieur à V :
pV - Nb = N k T ;
avec
b = | 43 ––– π | (2 r 0 ) 3 ––––––––––– 2 |
.
Le paramètre N b est appelé « co-volume » ou « volume résiduel ».
On appelle « compacité », et on note x, le rapport entre le volume propre des particules de rayon r0 et le volume total. L'équation précédente peut s'écrire en série de la compacité :
pV ––––––– N k T | = 1 + 4x + o( x) |
.
Ainsi l'étude des isothermes à basse pression permet d'évaluer ce covolume, donc le rayon r0 des particules.
Une étude plus poussée permit à Boltzmann de calculer analytiquement les 2 termes suivants de la série :
pV ––––– NkT | = 1 + 4 x + 10 x 2 + 18.6 x 3 + … |
.
On sait, avec les ordinateurs actuels, trouver les 8 premiers termes de ce développement dit du « viriel » d'un gaz modélisé par des boules dures. On sait aussi en calculer le rayon de convergence, et l'approcher par un approximant de Padé, ce qui donne une meilleure compréhension de l'asymptote, qui n'est évidemment pas V = N b ! En effet, la compacité tend vers x = π/(18)1/2 ~ 74%. D'ailleurs, les simulations révèlent parfois un changement de phase vers x = 60%.
La pression interne de Van der Waals
Van der Waals, s'appuyant sur les travaux de Laplace, a compris le rôle que jouait l'attraction entre 2 particules du gaz (attraction qui porte aujourd'hui son nom). En moyenne, une particule située à grande distance de la paroi ne ressent qu'une force moyenne NULLE. Par contre, une particule allant vers la paroi est décélérée par cette attraction, multiple de la densité : donc l'énergie cinétique d'impact sera réduite d'un facteur F.L.N/V. Et pour la pression dûe à l'ensemble des particules, il y aura donc une réduction d'un facteur (N/V)^2:
L'ensemble de ces considérations amenèrent Van der Waals à sa célèbre équation :
( | p + N 2 | a ––– V 2 | ) | (V-Nb) = NkT |
Il ne faut pas croire la pression interne comme négligeable, car elle varie considérablement: donnons une évaluation :
Soit de l'eau liquide en équilibre à 473K avec sa vapeur :pour le liquide NkT/V est très grande : 55000/22.4 (473/373)~2000 bars , donc la pression interne, 2000-1, aussi . mais pour la vapeur , elle sera environ 1/10^6 fois plus faible , soit 1/1000 bar et donc négligeable.
Equation d'état du viriel
b = 4v, puis
10x 2 Autres équations d'état
Percus-Yevick , Redlich-Kwong , facteur acentrique...
Voir aussi
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